Plus de 60 ans après être arrivé à Moonbeam en train et en pleurant «à en effrayer les vaches dans le pré» — il avait 5 mois après tout —, Claude «Butch» Bouchard est toujours en amour avec la ville qui l’a vu grandir. Pour faire sa part pour le 100e anniversaire, il voulait offrir quelque chose de spécial : une chanson. Quelle chance alors que sa fille soit une moitié du duo Geneviève RB et Alain Barbeau.
Geneviève Roberge-Bouchard n’a pas grandi à Moonbeam comme son père, mais elle y a passé beaucoup de temps dans sa jeunesse. Puisant dans ses propres souvenirs de la nature et de la famille ainsi que dans les histoires de son père, elle a composé un hommage aux défricheurs et aux chansons à répondre des fêtes de famille.
«J’ai toujours tellement senti à quel point mon père avait un sentiment d’appartenance fort à ce village qui porte un nom tellement imagé, tellement poétique», dit Geneviève Roberge-Bouchard. Petite, elle demandait «chaque soir» à son père de lui raconter des histoires de sa jeunesse «et je m’endormais le soir en rêvant à Moonbeam comme si c’était un endroit paradisiaque et de conte de fées».
Pour Claude Bouchard, Moonbeam est un synonyme de famille, mais aussi de défrichage — ce qu’il a fait avec son père sur leur terre en plus d’avoir été bucheron/planteur d’arbres —, de sports et de familles nombreuses. «La majorité des grosses familles étaient dans les concessions, dans la campagne. Une famille avait 21 enfants. Je peux compter de dix à douze familles dans ce petit village-là qui avaient au moins quinze enfants.»
C’est ce sentiment de communauté qui est de moins en moins présent de nos jours que M. Bouchard espère capturer par une chanson.
Rappeler les défricheurs
Geneviève Roberge-Bouchard s’est posé plusieurs questions avant de commencer à écrire. Juste le fait d’intégrer un nom en anglais dans une chanson en français posait un petit défi. «Je n’avais jamais eu l’expérience d’avoir une commande aussi spécifique. Comment je vais faire pour que ça reste naturel?», s’est-elle demandé.

Elle a finalement été frappée par l’inspiration à un moment où elle n’y pensait pas. «La musique et les paroles me sont venues d’un coup. Une chanson à répondre, inspirée par tous ces moments familiaux et les souvenirs d’enfants.» Elle y évoque aussi le dur labeur de l’établissement et la joie d’y vivre.
Elle souhaite que la chanson — qu’elle interprète avec son complice Alain Barbeau — rappelle ces bons souvenirs à ceux qui ont grandi à Moonbeam, qui n’y sont plus et qui ne savent peut-être pas que leur village natal fête son 100e. «Ça rassemble les gens sans qu’ils soient ensemble physiquement», dit Geneviève.
Un ancien résident qui demeure maintenant à Sao Paulo au Brésil leur a même écrit; il a entendu leur entrevue à une station de radio sur internet.
Le 100e à sa façon
Claude Bouchard a fait partie de l’équipe de promotion touristique avant de quitter la région. Il avait imaginé une devise qu’il aimerait bien voir revivre pour le 100e : «Moonbeam, c’est là où le clair de lune se marie aux aurores boréales».
Il était aussi au début engagé dans les préparatifs du 100e, mais le faire à distance était un peu compliqué. Alors il s’est retiré et a cherché à faire sa part autrement.
Il a quitté Moonbeam à 35 ans et demeure à Clarence Creek. Il a encore une terre dans sa ville natale et sa mère y habite toujours, alors il n’a pas cessé d’y retourner.
On peut écouter la chanson J’viens de Moonbeam sur le site de Geneviève et Alain sur leur site web : https://www.grb-ab.com/musique.