En raison de la pénurie actuelle de ressources humaines liée à la vague Omicron de la COVID-19, l’Université de Hearst et son organisme affilié, le Groupe InnovaNor, mettent en place un répertoire de personnes prêtes à offrir leur aide temporairement au sein des organismes de soins de santé de Hearst, Kapuskasing, Smooth Rock Falls et Timmins. Les deux institutions se préparent à l’éventualité que la crise s’accentue au cours des prochaines semaines et la réponse est intéressante.
Ce qui éveille l’initiative, c’est cette information qui circule sur les médias sociaux depuis le 7 janvier. Ce jour-là, explique la directrice générale du groupe InnovaNor Sophie Dallaire, on a vu passer un appel à tous de la maison de soins de longue durée Foyer des Pionniers de Hearst. À cause de l’éclosion, le foyer était à court de ressources dans différents départements.
«Quand nous avons vu ça, poursuit Sophie Dallaire, notre équipe s’est rapidement mobilisée pour voir comment on pouvait intervenir, voir comment on pouvait mettre la main à la pâte là où il y avait des besoins urgents, avec notre petite équipe d’une quinzaine de personnes.»
Après discussions, ils ont pensé à quelque chose qui aurait un plus grand impact pour un plus grand nombre de fournisseurs de services dans la région. Ils ont alors décidé de mettre à profit leurs expertises pour constituer un répertoire de ressources humaines qui pourraient aider plusieurs organisations dans une région plus élargie.
Des résultats intéressants
Après avoir consulté un certain nombre de fournisseurs de services de santé qui pourraient avoir des besoins, l’Université de Hearst et le groupe InnovaNor ont conçu un questionnaire à l’intention d’employés, de bénévoles potentiels. Le questionnaire a été lancé dans toute la région. On invite les participants à indiquer dans quelle communauté ils souhaitent prêter mainforte puis le nom est conservé dans une base de données par communauté.
«On a jusqu’à maintenant 125 personnes dans la base de données pour les communautés de Hearst, Kapuskasing, Smooth Rock Falls et Timmins. On a déjà des résultats intéressants. Au niveau de l’engagement, on a réussi à mobiliser et à engager les gens», félicite Sophie Dallaire.
Pourquoi cette alerte maintenant?
L’Université de Hearst et le groupe InnovaNor tentent d’anticiper les problèmes. Ils préparent l’éventualité que la COVID-19 s’infiltre dans les institutions de santé du Nord-Est.
«Nous l’avions moins senti que maintenant. Il y a des organisations qui sont aux prises avec un nombre important de ressources humaines qui sont à la maison en isolation. Il y a un plus grand nombre de cas dans notre région comme partout ailleurs. Les autorités des bureaux de santé font en sorte que les employés s’isolent à la maison. Donc, les organisations manquent de ressources humaines», confie Sophie Dallaire. Les responsables de cette initiative communiqueront avec des entreprises de la région dont les activités sont au ralenti en raison des restrictions actuellement en vigueur afin de voir si un partage de ressources humaines pourrait être envisagé. Les retraités, les parents au foyer, les étudiants en pause, entre autres, seront aussi invités à collaborer.
Sophie Dallaire souligne que le tout est fait dans le cadre de la prévention, au cas où des situations inquiétantes surviennent. «C’est un plan de contingence pour la région. Peut-être que notre initiative ne servira pas, peut-être qu’on n’aura pas besoin d’aller puiser tantôt dans la base de données».
Si jamais ils ont besoin de renfort, la plupart des fournisseurs de soins de santé sont prêts à payer, mais sont prêts aussi à accepter des travailleurs bénévoles.