Mme Gervais, directrice de l’ACFO du grand Sudbury et membre de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française, participait à la discussion organisée par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario le 1er février. Après avoir rappelé l’absence de consultation de la communauté francophone par l’Université Laurentienne — avant et pendant sa restructuration —, elle a fait l’annonce au nom de la Coalition.
La directrice se désole que l’Université Laurentienne ait annoncé la création d’un comité consultatif francophone. «Cette annonce est un exemple parfait de la place que la clientèle, les programmes et les services de langue française occupent dans l’esprit des dirigeants de cette institution dite bilingue et triculturelle : nous sommes relégués au statut de consulté plutôt que de décideurs.»
Le comité aura la tâche d’examiner quelles pourraient être les priorités de programmation de l’Université de Sudbury, l’établissement «pour, par et avec» les francophones. Il puisera son inspiration dans «les besoins identifiés par la communauté et l’économie locale, notamment lors des assises de Franco-Parole 3 et des États généraux sur le postsecondaire, passés et courants», peut-on lire dans le communiqué.
Les recommandations toucheraient «la création d’une culture d’action “avec” la communauté», la participation dans diverses activités et les possibles relations avec d’autres établissements postsecondaires et les conseils scolaires.
Un rapport devrait être déposé au début du mois d’avril.
L’Université de Sudbury accueille favorablement la création du comité. «Cette initiative témoigne du haut niveau d’engagement de la coalition et d’autres organismes franco-ontariens du Nord qui souhaitent obtenir une université de langue française selon le modèle de gouvernance “par, pour et avec”».
L’établissement rappelle tout de même qu’avant de pouvoir remplir toutes les aspirations de la communauté, elle devra avoir reçu «un financement public adéquat» de la part du gouvernement. «L’Université de Sudbury s’engage à poursuivre son étroite collaboration avec toutes les parties prenantes dans l’objectif commun de mettre les étudiantes et les étudiants au centre de son projet universitaire.»
Le comité sera aussi composé de l’ancienne professeure agrégée au département de science politique de la Laurentienne, Aurélie Lacassagne, l’ancienne enseignante au Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario, Marguerite Mbonimpa, et le professeur émérite de l’école de service social de l’Université Laurentienne, François Boudreau.
«Les francophones de notre région ont perdu confiance en Laurentian University», déclare dans le communiqué le porte-parole de la Coalition, Denis Constantineau. «Son comportement depuis un an laisse à désirer et confirme qu’elle n’a pas les intérêts de la communauté francophone à cœur. L’Université Laurentienne que plusieurs parmi nous avons connue n’existe plus. Le moment est venu de soutenir le projet d’une université gouvernée par, pour et avec nous, soit l’Université de Sudbury.»